L'eau potable dans le département

La sécheresse 2003, qui a mis en exergue les fragilités en matière d'alimentation en eau potable est un bon révélateur des spécificités du département, ses atouts et contraintes en terme d'alimentation en eau potable.

En terme de ressource: Hormis le secteur du Centre Manche (Isthme du Cotentin) qui dispose de réserves importantes en eau au sein de bassins sédimentaires, le reste du département, dans un contexte géologique de type massif armoricain, ne présente pas réellement de nappe aquifères. Dans ces terrains de socle, le débit des cours d'eau et des sources est directement tributaire de la recharge réalisée par les pluies de la période hivernale précédente. Des débits non négligeables peuvent cependant être obtenus localement à la faveur d'un réseau de fractures.

Deuxième spécificité, la consommation. Le département se distingue notamment par deux modèles de consommation qui appellent des aménagements spécifiques:

  • La zone côtière balnéaire a vu sa population résidente augmenter tout en accusant une forte pression touristique. Elle doit donc faire face à une demande de pointe qui nécessite souvent des infrastructures surdimensionnées et coûteuses pour le reste de l'année.
  • La zone intérieure rurale connaît une multitude de structures assurant la gestion de l'eau potable, le département ne compte pas moins de 110 collectivités distributrices. Ces collectivités sont pour certaines à la merci de l'année sèche où la demande agricole des élevages peut augmenter sensiblement suite à l'assèchement des puits privés.

Ces deux spécificités ont été constatées par le  Schéma Départemental d'Alimentation en Eau Potable, élaboré en 1999 et actualisé en 2007 à l'initiative du Conseil Général qui souligne un bilan ressource/consommation globalement excédentaire en année moyenne et en équilibre en année quinquennale sèche, tout en observant un déficit marqué dans certains secteurs.

Il conclut également que le développement d'interconnexions pourrait pallier aux déficits, tout en précisant que la modernisation des réseaux devrait compenser en moyenne la croissance des besoins et l'abandon de certaines ressources fragiles.

En terme de qualité, le département doit pouvoir concilier sa forte activité agricole et la qualité de la ressource en eau.

Les enjeux départementaux en matière d'alimentation en eau potable pour les années à venir se déclinent donc en deux volets :

  • l'amélioration de la qualité des réseaux (le rendement moyen actuel est de 73%) et la sécurisation des approvisionnements, notamment par interconnexion aux structures voisines, pour ce qui concerne l'aspect quantitatif,
  • la préservation de la qualité des eaux destinées à l'alimentation en eau potable qui peut être assurée par deux types de mesures complémentaires (les mesures préventives - périmètres de protection des captages - et les mesures correctives - le traitement des eaux),

avec pour contrainte le maintien d'un prix de l'eau raisonnable pour le consommateur.

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