Jan Noori Boxeur de Saint-Lô, arrivé en France à l’âge de 19 ans

Mis à jour le 18/10/2023

Dans le cadre de la Semaine de l’Intégration qui a lieu du 16 au 20 octobre, nous sommes allés au Boxing club Saint-Lois, à la rencontre de Jan Noori, boxeur, électricien. Reconnu par le milieu de la boxe à Saint-Lô, et en Normandie, Jan est originaire d’Afghanistan. Son parcours d’intégration par le sport et le travail est exemplaire.

De l’Afghanistan à Saint-Lô, quel a été votre parcours ?

Quand j’ai quitté l’Afghanistan, j’avais 15 ans. Je suis arrivé en France avec mes amis. Avant la France, j’ai traversé l’Iran, la Turquie, la Grèce, l’Italie.

Je suis arrivé à Paris le 1er mai 2019. J’y ai passé deux mois, et j’ai déposé une demande d’asile. Ensuite, je suis arrivé à Saint-Lô le 24 juillet avec l’OFPRA et France Terre d’Asile.

Coallia m’a ensuite accompagné pendant un an. J’ai eu mon titre de séjour pour rester en France il y a 2 ans et demi, trois ans.

L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) accompagne les personnes placées sous sa protection afin d’établir des documents d’état civil ou administratif, et assure l’application de la réglementation en vigueur sur le droit des étrangers. Ils sont chargés d’instruire les demandes d’asile.

Coallia et France Terre d’asile accompagnent les demandeurs d’asile et soutient le droit d’asile. Les associations apportent une aide administrative et sociale pendant la durée de la procédure de demande d’asile. Elles accompagnent également les ressortissants étrangers par la délivrance d’une domiciliation postale, l’ouverture d’un compte postal en vue de recevoir l’allocation temporaire d’attente, l’ouverture des droits à la Protection universelle maladie. Elles préparent progressivement les demandeurs à l’intégration dans la société française.

Vous dites vous-même qu’apprendre le français est essentiel pour s’intégrer, comment avez-vous appris notre langue ?

Le français c’est très compliqué, mais j’ai essayé d’apprendre. C’est obligatoire en France de parler français pour s’intégrer dans les milieux sociaux. Parfois, c’était compliqué.

Je n’ai pas eu de formations en français. La première année, j’attendais les réponses de l’OFPRA chez moi, sans pouvoir travailler. J’ai donc commencé à apprendre le français seul.

Après un an, j’ai pu suivre une formation de trois mois au Centre social Mersier. J’ai pu suivre les formations pour obtenir les niveaux A2 et B1. J’ai continué au Centre Mersier pendant six mois.

En arrivant en France, je ne parlais pas du tout français. J’ai appris ici, au Boxing club : je parlais avec les gens, avec l’entraîneur. J’ai passé l’examen de la langue française et je l’ai réussi directement, grâce à la salle de boxe.

Exemple d’intégration par le sport, la boxe occupe une part importante de votre vie ?

Je faisais de la boxe sur la route pour gagner de l’argent, en Turquie, en Iran. Quand je suis arrivé en Grèce, j’ai commencé comme amateur parce que le street-fight est interdit en Europe. Il y a plus de règles dans la boxe.

Je fais de la boxe depuis que je suis arrivé en France. Je parlais un peu anglais, mais pas l’entraîneur. C’était un peu compliqué pour expliquer que je voulais m’entraîner à Saint-Lô. L’entraîneur a échangé avec Coallia pour me permettre de rester à Saint-Lô plutôt qu’à Coutances ou dans une autre ville.

J’ai été champion de Normandie Espoir puis Élite. Cette année, je participe à nouveau au championnat de Normandie qui débute le 28 octobre. Je ne peux pas faire le championnat de France amateurs, car je n’ai pas la nationalité française.

Le prochain objectif est de devenir professionnel pour pouvoir participer au championnat de France professionnel, qui lui, est accessible aux boxeurs qui ne sont pas français.

Un projet pour la suite ?

Je vais essayer de participer au championnat de France. La France, maintenant, c’est ma maison, je resterai là et je donne tout parce que ma vie est comme ça.

Vous êtes parfaitement intégré dans la Manche, comment vivez-vous à Saint-Lô aujourd’hui ?

Saint-Lô me plaît, c’est tranquille. J’ai pris un appartement avec ma copine depuis le mois de juillet. La salle de boxe est proche de mon travail, de mon logement.

Je travaille chez Laurent services dans le refroidissement et le passage de câbles. J’ai commencé ma formation d’électricien à l’AFPA à Coutances, et j’ai passé le diplôme d’électricien en bâtiment. J’ai été accompagné par la mission locale.

Je suis intérimaire pour l’instant. J’ai envie de travailler dans le bâtiment. Je veux acquérir de l’expérience, avant d’y travailler.

Je fais du sport à la salle de boxe et à la salle de sport. Je vais courir. C’est important pour le cardio d’aller courir et faire de la musculation.

J’ai eu le permis au mois de mars en boîte automatique. Cela fait deux mois que je suis passé en boite manuelle.

Je fais tout pour réussir ma vie. C’est un peu compliqué pour les étrangers. Il faut d’abord entrer dans notre pays, dans notre culture. Ce n’est pas facile d’entrer dans les milieux sociaux. On est obligé de voir des personnes pour apprendre à s’intégrer dans le pays.

Avez-vous un conseil pour les personnes qui arrivent en France ?

J’espère que l’étranger qui viendra en France essayera de tout faire pour réussir sa vie. Certaines personnes sont seules, et ne connaissent pas le français. C’est difficile de s’intégrer. Je conseille à quelqu’un qui arrive de se mettre au français.