Grenelle contre les violences conjugales à Cherbourg - mardi 3 septembre

Mis à jour le 27/09/2019
Dans le cadre du lancement officiel des travaux relatifs au Grenelle sur les violences conjugales, le Préfet a visité le mardi 3 septembre dernier, le CHRS Centre d'hébergement et de réinsertion sociale (centre d'hébergement et de réinsertion social) Louise Michel à Cherbourg.

Le département de la Manche ne fait pas exception à cette délinquance.

En 2018, les forces de l’ordre ont constaté 1391 faits de violences faites aux femmes (contre 1276 faits en 2017, + 9%) dont 378 dans la sphère conjugale soit 27 % des faits. 2 homicides ont été commis en 2018 (contre 5 en 2017), et 2 tentatives d’homicide (contre 4 en 2017). 769 faits de violences volontaires ont été enregistrés (contre 750 en 217) dont 353 dans la sphère conjugale soit 46 % des violences volontaires.

Parmi les violences intrafamiliales enregistrées dans la Manche en 2018, dans 89 % des cas les victimes sont des femmes. Ces violences sont souvent associées à une consommation d’alcool.

Cette délinquance est massive et pourtant on sait que seules 20 % des femmes qui subissent des violences portent plainte. En outre, plus de la moitié d’entre elles n’ont fait aucune démarche auprès de professionnels ou d’une association.

Une nouvelle impulsion a donc été donnée, fondée sur un cadre légal conséquent et évolutif, et des plans interministériels structurants qui ancrent l’action publique sur le fond et dans la durée.

Ce plan gouvernemental conforté et étayé lors du Comité interministériel à l’égalité entre les femmes et les hommes du 8 mars 2018 et par la loi du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes fixe trois axes de travail :

  • la prévention, notamment par l'éducation et le combat culturel en faveur de l'égalité,
  • l’amélioration des dispositifs et l’innovation, pour l’accompagnement des victimes,
  • la répression, par le renforcement de l'arsenal législatif.

L’État agit. Mais il ne peut le faire seul.

De nombreux partenaires publics, privés et associatifs sont mobilisés aux côtés des services de l’Etat pour faire reculer les violences.
Si de nombreuses avancées existent, il faut aller encore plus loin.
C’est le sens du Grenelle des violences conjugales.
Dans la continuité des actions déjà engagées, le Grenelle s’étendra sur 2 mois, au cours desquels des groupes de travail thématiques réuniront les principaux acteurs concernés : Justice, Intérieur, Cohésion sociale, Santé, Logement, Petite enfance, les associations, des experts et des collectivités territoriales.
Ces réflexions nourriront la réalisation d’un plan stratégique quinquennal qui sera présenté le 25 novembre. Il engagera l’Etat, les collectivités territoriales et les associations sur un nouveau socle de mesures.
Dans la Manche, des rencontres avec les acteurs de terrain sont d’ores et déjà programmées dans chaque arrondissement.
Cet état des lieux et les axes d’amélioration que auront ainsi identifiés seront partagés à l’occasion d’une rencontre départementale en clôture du Grenelle.

Je souhaiterais à cet égard rappeler que le département de la Manche est très actif et compte un partenariat ainsi qu’un réseau engagé dans la prévention et la lutte contre ces violences.

Depuis le 9 mars 2017,leprotocole départemental de prévention et de lutte contre les violences au sein du couple, les violences intrafamiliales et les violences faites aux femmes (2017-2022) qui implique aujourd’hui une cinquantaine de partenaires, a permis de concrétiser collectivement des réponses dans les territoires.

A chaque étape du parcours des victimes, des réponses existent pour libérer la parole et protéger.

L’Etat soutient et sécurise dans le département de nombreux dispositifs de protection des victimes, de prévention, de sensibilisation de l'ensemble de la société et de formation des professionnels concernés. Ceci, pour agir plus efficacement en matière de repérage et de prise en charge collective.

On peut notamment souligner :

  • 9 téléphones graves danger dans les Tribunaux de Grande Instance,
  • des lieux d’accueil, d’écoute et d’orientation,
  • des points d’accès aux droits répartis dans le département,
  • une consultation de victimologie en centre Manche (dispositif singulier en région),
  • deux Unités Médico-Judiciaires, deux accueils de jour pour les femmes victimes de violences,
  • des associations d’aides aux victimes et d’accès aux droits (ACJM, CIDFF), ainsi que des permanences dans les commissariats et en gendarmerie,
  • des places d’hébergement d’urgence dédiées pour les femmes victimes (5 en 2019) et pour les auteurs de violences (2 en 2019),
  • des dispositifs en faveur de l’insertion et du logement,
  • des lieux d’information dédiés à la jeunesse comme la Maison des adolescents, des actions de formation et d’information, etc.

Le nombre de contacts pris avec ces dispositifs s’élève à plus de 4000 par an.

Pour garantir le premier accueil, temps clé et sensible de la prise en charge globale, ainsi que le travail de réseau autour des victimes, des actions de formation sont régulièrement proposées dans les territoires par les acteurs du protocole départemental, à l’attention des professionnels, des élus et de nouveaux relais de proximité.

Ces deux dernières années, plus de 1000 participants ont bénéficié de ces actions.

Ce n'est en effet que par une mobilisation accrue qu'il sera possible de les combattre plus efficacement ainsi que leur impact sur toute une société.

Le Grenelle nous donnera à cet égard de nouvelles opportunités de travail.